Il n’est pas rare qu’un professeur débutant ait des difficultés à se sentir légitime au sein de son établissement et dans ses classes. Ce n’est d’ailleurs pas réservé, soit dit en passant qu’aux débutants. Douter de ses capacités et penser qu’on n’est pas à la hauteur arrive fréquemment chez les enseignants, quel que soit le nombre d’années d’expérience. Alors, si vous êtes persuadé que vos collègues ou les élèves vont vous démasquer et se rendre compte de votre incompétence, vous souffrez certainement du syndrome de l’imposteur. En lisant ce qui suit, vous en saurez plus sur ce qu’on appelle aussi le syndrome de l’autodidacte et vous pourrez suivre quelques conseils pour vous en débarrasser !
Le syndrome de l’imposteur, c’est quoi ? | Définition
Le syndrome de l’imposteur est un mécanisme psychologique mis au jour par les psychologues Pauline Clance et Suzanne Imes en 1978. Les personnes souffrant de ce trouble ont le sentiment de ne pas mériter la place qu’elles occupent.
Vous me suivez, vous, les profs en proie au doute ? Un doute permanent s’installe lorsqu’il s’agit d’observer ses propres capacités et ceci dans tous les domaines :
- familial ;
- amical ;
- professionnel, etc.
Le sujet attribue ses succès à des facteurs extérieurs et non à ses propres compétences. Dans le cas du professeur, le problème se traduit par le sentiment de ne pas mériter sa place au sein de l’équipe enseignante. Le collègue est persuadé par exemple que l’obtention du concours ou de son poste est due au hasard. De l’inconfort et un certain malaise s’installent, c’est inévitable.
Reconnaître le syndrome de l’imposteur du professeur
L’échelle de Clance permet de mettre en évidence les signes du syndrome de l’imposteur. Voici les principaux :
- manque de confiance en soi ;
- doute maladif et permanent concernant ses propres capacités ;
- estime faible de soi ;
- impression ne pas être à sa place ;
- sentiment auto-entretenu d’incompétence ;
- peur d’être démasqué à tout moment (impression de duper l’entourage) ;
- sorte de malaise face aux autres ;
- comparaison aux autres ;
- déception et insatisfaction face aux résultats obtenus ;
- ignorance de la reconnaissance et des éloges ;
- manque de légitimité ;
- peur de l’échec.
Là encore, nous pouvons regarder de près ce qui pourrait correspondre aux problématiques du professeur qui a l’impression d’avoir usurpé sa place. Quelques similitudes avec la liste ci-dessus apparaissent :
- insatisfaction par rapport au contenu de ses cours ;
- comparaison aux autres collègues (qui sont meilleurs et sont plus efficaces…) ;
- impression de ne pas faire progresser les élèves ;
- auto-persuasion que les échecs de certains élèves sont dus à l’enseignant (les difficultés sont donc vécus comme des échecs personnels ;
- impression d’être illégitime en tant qu’enseignant ;
- cécité à l’égard des retours positifs des élèves, des parents ou des collègues, etc.
Éviter l’expérience d’imposture quand on est prof : des conseils utiles
Conseil N°1 : Travailler la confiance en soi
Disons-le tout de suite, la confiance en soi n’est pas innée ! Pour l’acquérir un tant soi peu, commencez par ne pas vous déprécier inutilement. Observez avec calme tout ce que vous avez déjà vécu, tout ce que vous avez réalisé avec vos classes. Considérez sereinement la relation que vous êtes parvenus à établir avec les élèves.
Ne vous jugez pas. Le sentiment de culpabilité est un ressenti émotionnel très fréquent. Or, les regrets ou les remises en question nourrissent le sentiment d’imposture. De plus, ayez en tête que les élèves (même difficiles) ne vous veulent pas de mal a priori. Soyez naturel et entrez en classe, tel que vous êtes !
Conseil N°2 : Arrêter de se comparer aux autres
On l’a déjà évoqué plus haut, se comparer aux autres est à la fois rassurant et déstabilisant. En réalité, c’est une perte de temps. Prenez plutôt conscience de vos atouts et faites-en une force. En prenant le temps d’analyser les démarches pédagogiques qui vous plaisent le plus, ce qui vous motive et vous rend heureux en classe, vous serez conscient de votre singularité. Vous arrêterez de vous comparer à vos collègues. En un mot, vous irez de l’avant.
Conseil N°3 : Prendre du recul
Pour éviter d’être constamment en lutte avec le syndrome de l’imposteur, essayez de prendre de la distance avec les soi-disant réussites des autres. En donnant trop d’importance à ce que vous entendez en salle des profs, vous serez impacté par les récits des collègues qui « se la racontent ».
Vous risquez de fabriquer des complexes ou des envies qui ne vous correspondent pas vraiment. Vous passerez à côté de l’essentiel. Le mieux à faire est de prendre du recul et de ne pas chercher la comparaison. Penchez-vous plutôt sur le cas de collègues ayant des expériences inspirantes et qui sont prêts à vous aider !
Conseil N°4 : Retenir le positif
Les pensées négatives ont un effet dévastateur. Notre dernier conseil serait de bannir absolument les formulations négatives du type « ce n’est pas fait pour moi, je ne suis pas capable de… ». Adoptez la philosophie de la pensée positive et changez votre vision de votre métier de professeur du second degré.
Un exercice quotidien très simple consiste à se complimenter et à s’encourager par des formulations positives (« je crois en mes capacités, je fais progresser mes élèves», par exemple). L’autosuggestion permet souvent à la conduite suggérée de se produire !
Ce qu’il faut retenir
Vous en savez maintenant un peu plus sur le syndrome de l’imposteur chez le professeur. Vous avez compris que sous cette appellation se cache en réalité une tendance psychologique à la peur et à la remise en question.
Mais, rien n’est figé dans le marbre, des solutions existent pour s’en défaire :
1 – Travailler la confiance en soi ;
2 – Arrêter de se comparer aux autres enseignants ;
3 – Prendre du recul sur sa pratique ;
4 – Retenir le positif.
Mettez en place les actions recommandées dans cet article, c’est le meilleur moyen de s’en débarrasser !
Qu’en pensez-vous ? Dites-moi tout dans les commentaires ci-dessous. Et pour aller plus loin, découvrez mon e-book Premiers pas dans l’enseignement secondaire. Vous y trouverez des réponses concrètes aux problématiques qui se posent aux professeurs du second degré.